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L’ancien maire de Saint-Brieuc souhaitait attendre le verdict des urnes pour livrer son analyse du scrutin. Son message ? Rappeler que la politique, ce n’est « ni de l’arithmétique, ni du calcul ».
Bruno Joncour n’avait que peu de doute sur le résultat des élections municipales 2020 à Saint-Brieuc. Mais il n’entendait pas jouer les prophètes du malheur avant que les électeurs ne se prononcent pour de bon. Et pourtant, tous les ingrédients d’une issue défavorable à son camp étaient lisibles, assure-t-il aujourd’hui. La division inédite de la majorité qui rendait le combat « difficile ». L’abstention majeure, qui risquait d’emporter des électeurs du centre droit lassés par la querelle.
« Suicidaire »
« Évidemment, ce résultat est d’abord une grande tristesse », tient-il à signaler, ce jeudi 2 juin, quelques jours après la victoire d’Hervé Guihard et de l’union de la gauche. Triste, parce que la division « entamée en septembre avec la stratégie suicidaire imposée par Monsieur Poilbout et Madame Diouron » a « conduit à un gâchis », lâche l’ancien maire.
« Les tensions qui ont résulté de cette division ont sapé une dynamique », estime-t-il encore. En « fracturant » une équipe en cours de construction pour la campagne des municipales à venir (on est fin 2019), et, surtout, en exposant ces failles, au public.
« Cela a été sévèrement perçu par la population, ce qui a pu conduire à un désintéressement et une démobilisation ».
Division stratégique
Mais le nœud du problème s’est resserré à l’aube du second tour, analyse Bruno Joncour. « Au premier, Richard Rouxel avait une équipe soudée et équilibrée, mais aussi un défi difficile qu’il a relevé avec beaucoup d’énergie ». Le soir du 15 mars, le fait qu’il arrive en deuxième position lui laissait une certaine marge de manœuvre. Surtout, les deux listes du centre font alors un score cumulé qui permettait d’envisager un second tour disputé.
Mais Richard Rouxel fait un choix stratégique qui amplifie la rupture : il décide une fusion de liste avec Corentin Poilbout. « Avant le premier tour, ce dernier faisait campagne contre nous plus que contre Hervé Guihard. Comment les gens peuvent-ils ensuite croire à une entente ? Mais Richard Rouxel était tête de liste, c’était à lui de décider ». « Il y avait pourtant deux hypothèses à envisager. La fusion, ou le maintien de notre équipe. Il fallait privilégier la cohérence politique et la sincérité ».
« Une incarnation brouillée »
La fusion laissait présager un avantage « arithmétique ». « Mais la politique ce n’est pas juste 1+1. Une élection municipale, c’est un bilan, un projet et une incarnation. Cette incarnation a été brouillée parce que les électeurs ont pu avoir l’impression d’un arrangement plus qu’une affaire de convictions ». La fusion a conduit aussi à des « convergences artificielles ». En clair : « faire table rase du passé ». Une erreur selon le député, forcément concerné par son propre bilan.
« Nous n’avons pas à rougir de ce qui a été fait depuis 19 ans », plaide-t-il. « Je peux être accusé d’être dur et sévère, mais je ne supporte pas l’ingratitude et la trahison. Alors je dis ce que je pense et je fais comme je l’entends ».
Et rester dans le jeu municipal ? « Je suis attaché à cette ville et donc à sa disposition. Je resterai vigilant comme citoyen, et des choses pourraient s’organiser d’ici la fin de l’année, avec tous les gens qui, comme moi, ont été très investis et souhaitent le rester ».
July 03, 2020 at 03:08AM
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Saint-Brieuc - Pour Bruno Joncour, le résultat de l'élection municipale marque l'échec « du calcul » et de la « déloyauté » - Le Télégramme
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